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Financer les associations autrement : penser l’investissement social à long terme

JO Paris 2024

Malgré leur impact économique et humain considérable, les associations sont aujourd’hui confrontées à une réalité budgétaire tendue. Leur modèle économique, largement fondé sur les subventions publiques, les expose à des fragilités accrues dans un contexte de restrictions budgétaires. Cette situation soulève une question centrale : comment garantir à ces acteurs, indispensables à la cohésion sociale et au dynamisme des territoires, les moyens d’agir durablement ? 

Face aux tensions financières, il est légitime que l’État et les collectivités cherchent des marges de manœuvre. Mais il est essentiel de rappeler que soutenir les associations n’est pas simplement une dépense : c’est un investissement stratégique. À travers leur capacité d’innovation sociale, leur ancrage territorial et leur gestion désintéressée, les associations répondent à des besoins que ni les acteurs privés ni les services publics ne peuvent entièrement couvrir. 

Une fragilité croissante, un risque pour nos territoires  

Le ralentissement, voire l’arrêt de nombreuses actions associatives faute de financements suffisants, met en péril bien plus que les structures elles-mêmes. Ce sont des dynamiques locales de solidarité, d’insertion, de culture ou encore d’éducation populaire qui se trouvent fragilisées. 

À cela s’ajoute un cercle vicieux trop souvent constaté sur le terrain : plus une association dispose de ressources, plus elle est en mesure de solliciter de nouveaux financements, car elle a les moyens humains et techniques de répondre aux appels à projets, de monter des dossiers souvent complexes. À l’inverse, les associations de plus petite taille, absorbées par leurs missions de terrain, peinent à entrer dans ces logiques administratives, ce qui aggrave encore leur vulnérabilité. Pourtant, ces structures jouent un rôle fondamental pour maintenir le lien social au cœur des territoires. 

Chez Prélude, nous mesurons chaque jour, aux côtés des associations que nous accompagnons, combien il est essentiel de sécuriser l’accès aux financements pour leur permettre de continuer à innover et à agir au plus près des besoins des populations. Cet appui méthodologique et stratégique est aujourd’hui un levier indispensable pour renforcer leur capacité d’action. 

Affirmer un choix d’investissement public et ouvrir de nouvelles pistes 

Face aux tensions budgétaires, il est plus que jamais nécessaire de considérer le soutien public aux associations comme un investissement, au service de la vitalité économique et sociale de nos territoires. Les subventions publiques demeurent un levier indispensable pour garantir leur action, en complémentarité avec celle des pouvoirs publics. 

Pour autant, le débat ne peut se limiter à un appel à « ouvrir les vannes » des financements publics. Il importe aussi d’imaginer des cadres de financement plus souples, plus diversifiés, mieux adaptés aux réalités du terrain. Le développement de solutions complémentaires, telles que le mécénat de compétences, les contrats à impact social ou la mobilisation d’écosystèmes économiques locaux au service de projets associatifs, offre des perspectives intéressantes pour consolider l’action associative. 

Dans nos missions, nous constatons combien ces dynamiques hybrides renforcent l’impact social et économique des projets, en multipliant les leviers d’engagement autour d’initiatives d’intérêt général. 

Certaines propositions formulées par Le Mouvement associatif et ses partenaires (voir ici), comme la simplification de l’accès au financement bancaire, le renforcement des dispositifs d’accompagnement ou l’amélioration de la visibilité financière pour les associations, s’inscrivent également dans cette logique de sécurisation et de diversification des ressources. 

Miser sur l’innovation sociale et la vitalité territoriale 

Soutenir les associations, c’est miser sur la capacité d’innovation de la société civile. Ce sont elles qui, souvent, inventent des réponses nouvelles aux défis contemporains : inclusion sociale, transition écologique, revitalisation des territoires, lutte contre l’isolement. 

Dans un contexte de montée des tensions sociales et de fragilisation des solidarités, il serait paradoxal de ne pas reconnaître pleinement la valeur stratégique de cet engagement. 

Le rôle complémentaire des associations par rapport aux institutions publiques, leur proximité avec les besoins locaux, leur capacité à fédérer des énergies autour de projets communs font d’elles des alliées précieuses pour préparer l’avenir.