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Message aux politiques : soutenir les associations est un investissement, pas une charge !

En ce jour du 11 octobre 2025, le Mouvement associatif appelle à une grande journée de mobilisation partout en France. Son mot d’ordre, « Ça ne tient plus », résonne dans un secteur associatif à bout de souffle. Derrière les chiffres froids se cache une réalité que nous constatons chaque jour, en accompagnant les associations dans leurs démarches de financement, de structuration et de dialogue avec les pouvoirs publics : un modèle qui se fissure, malgré son rôle vital dans la cohésion de nos territoires. 

 

Un constat national alarmanT

Les données collectées par le Mouvement associatif, Hexopée et le Réseau national des maisons des associations parlent d’elles-mêmes : 

  • 31 % des associations employeuses disposent d’une trésorerie inférieure à trois mois ; 
  • Près de la moitié des demandes de subventions n’ont pas encore été renouvelées ; 
  • 28 % des associations déclarent devoir réduire leurs activités, 16 % annuler ou retarder leurs recrutements. 

Selon l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (UDES), plus de 186 000 emplois du secteur de l’ESS sont aujourd’hui menacés. 

Face à cette situation, le Mouvement associatif appelle à un sursaut politique : « pas un euro de moins pour les associations ». 

Sur le terrain, diverses incertitudes pour une multitude d’acteurs 

Lorsqu’elles construisent leur budget prévisionnel, de nombreuses associations comptent sur des aides pour lesquelles une confiance mutuelle règne, parfois depuis plusieurs années. Malgré une action connue et reconnue, parfois indispensable, les associations sont tributaires d’un contexte de délitement de l’action publique et peuvent découvrir, du jour au lendemain, que les aides ont été réduites voire supprimées. Les collectivités locales, qui sont souvent les premiers soutiens et des partenaires de proximité, doivent elles-mêmes arbitrer entre des priorités toutes plus légitimes les unes que les autres. 

Dans les préfectures, les services de l’État sont parfois incapables d’indiquer si telle ou telle aide sera maintenue, tant l’instabilité politique et les retards administratifs perturbent le calendrier des subventions. Cette imprévisibilité fragilise les trésoreries, les équipes, et finit par décourager les bénévoles. 

Le mécénat, un recours en tension   

Face à la contraction des financements publics, beaucoup se tournent vers le mécénat privé. Mais là aussi, les marges se resserrent. Les entreprises, saturées de sollicitations, se voient contraintes de restreindre leurs critères d’éligibilité, de concentrer leurs soutiens sur quelques partenaires fidèles, ou de réduire le montant des dons pour soutenir davantage d’acteurs. Dans un contexte de baisse générale des marges, certains groupes réduisent même leurs budgets de mécénat pour éviter une avalanche de demandes. 

Une culture de l’entreprenariat social, couplée à la nécessité d’inclure une démarche RSE, tend à se démocratiser en France. Il pourrait être pertinent d’associer un regard public, crucial pour jauger l’impact d’une initiative sur son territoire, au mécénat privé. Cela permettrait de compenser le déclin des aides tout en garantissant une continuité de l’action publique.

Une mobilisation nécessaire pour faire entendre la voix d’acteurs discrets mais cruciaux    

Le Mouvement associatif, qui fédère plus de 700 000 associations représentant la moitié du tissu associatif français, invite ce samedi 11 octobre à se rassembler partout en France — sur les places, dans les villages associatifs, à travers des happenings ou des temps conviviaux — pour rappeler que les associations ne sont pas une variable d’ajustement budgétaire. 

Cette journée sera aussi l’occasion de faire entendre une revendication simple : redonner confiance et visibilité aux acteurs de terrain. Cela passe par des subventions pluriannuelles, des partenariats durables, un dialogue renforcé avec les élus, et la reconnaissance du rôle économique, social et démocratique joué par les associations dans nos territoires. 

Un constat clair : il est temps de tirer la sonnette d’alarme !    

Nous voyons au quotidien des associations remplir des missions essentielles — parfois vitales — là où l’État se retire. Soutien aux entrepreneurs en détresse, accompagnement des personnes isolées, aide alimentaire, inclusion, dynamisme rural : elles agissent dans les interstices du service public, souvent sans reconnaissance ni moyens suffisants. 

En tant que cabinet accompagnant une multitude de structures d’intérêt général de toutes tailles et dans tous les domaines, nous partageons ce constat d’urgence et soutenons le mouvement. L’instabilité budgétaire n’est pas une fatalité : elle est le résultat d’une absence de vision politique pour un secteur qui contribue chaque jour à la vitalité de la société. Les associations ne demandent pas la charité, mais la loyauté d’un partenariat à la hauteur des services qu’elles rendent à la collectivité. 

Ainsi, comme nous en parlions dans notre article d’avril, une augmentation du montant des subventions ne suffira pas. Des dispositifs de soutien flexibles tels que le contrat à impact social peuvent être envisagés, afin d’assurer un soutien pérenne au sein d’un cadre rassurant et basé sur une véritable réciprocité. 

Rendez-vous ce 11 octobre, partout en France. 

Parce qu’un pays qui laisse tomber ses associations se prive de sa plus belle force : celle du lien et du sens collectif.