RSE, territoires et innovations : Les nouvelles dynamiques de l’entreprise responsable

La semaine dernière, nos équipes ont assisté au lancement de l’application Poppins, portée par Lucie Basch, déjà reconnue pour son engagement environnemental à travers la Climate House et Too Good To Go. Poppins s’inscrit dans une démarche d’engagement sociétal et environnemental forte, en proposant une application qui favorise le partage d’objets du quotidien.
À l’instar de nombreuses entreprises engagées en France qui intègrent la responsabilité sociétale et environnementale au cœur de leur stratégie, cette initiative illustre la nouvelle génération d’acteurs économiques qui place la durabilité, l’impact social et l’innovation au centre de leur mission.
Ces nouvelles entreprises incarnent une dynamique essentielle qui tend à transformer durablement les modèles économiques et renforcer l’ancrage des pratiques responsables dans l’ensemble de la société.
de nouvelles formes d’entreprise au service de la société
Plusieurs nouveaux modèles d’entreprises sont récemment apparus afin de concilier activité économique et impact positif sur la société.
Les entreprises à mission en sont des exemples emblématiques. Elles intègrent explicitement des objectifs sociaux et environnementaux dans leurs statuts, en plus de leur but lucratif. Ce statut, officialisé en France par la loi Pacte de 2019, engage l’entreprise à définir une raison d’être et à se fixer des objectifs mesurables en matière de responsabilité sociale, environnementale ou sociétale. Pour garantir leur sincérité, elles doivent mettre en place un comité de mission chargé de suivre l’avancement des objectifs, publier un rapport annuel et faire vérifier leurs résultats par un organisme indépendant.
Les entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS) sont des organisations qui placent l’utilité sociale, la solidarité et la coopération au cœur de leur activité. Leur but est de répondre à des enjeux collectifs tels que la protection de l’environnement, le développement du lien social ou la transition écologique. Les bénéfices réalisés sont strictement encadrés : ils doivent être majoritairement réinvestis dans le projet ou répartis équitablement. Ce modèle, reconnu et encadré par la loi depuis 2014, s’impose aujourd’hui comme un acteur clé de la transition vers une économie plus responsable et inclusive.
Loin d’être réservés aux grands groupes (Danone, Groupe Rocher…), les statuts d’entreprise à mission et d’ESS sont aujourd’hui majoritairement incarnés par les TPE et PME. Dans le cas des entreprises à mission, environ 80 % des sociétés recensées aujourd’hui sont des structures de moins de 50 salariés. Parmi ces entreprises, les start-ups sont très ancrées dans cette dynamique innovante et environnementale, parfois évidente pour les structures qui se créent.
une dynamique rse généralisée
Dans le cadre de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), de nombreuses entreprises françaises déploient des initiatives variées, notamment en adoptant des stratégies visant à transformer les modèles de production, par exemple, en intégrant le recyclage. Pour certaines d’entre elles, l’engagement va plus loin, en créant une fondation pour soutenir des projets d’intérêt général (environnement, solidarité, éducation…).
Cependant, bien que ces initiatives soient largement répandues, elles font l’objet de critiques croissantes, notamment sur leur sincérité. Beaucoup d’entreprises sont accusées de se limiter à une RSE de façade ou de conformité, essentiellement motivée par des obligations réglementaires, sans transformation profonde de leurs pratiques. Ce phénomène, souvent qualifié de « greenwashing », nourrit le scepticisme du public, qui perçoit parfois la RSE comme un outil marketing plutôt qu’un engagement authentique.
Des initiatives tendant vers un ancrage territorial et des collaborations entre acteurs publics et privés
Néanmoins, il est important de tempérer cette réserve à la lumière d’une véritable tendance sociétale et d’une prise de conscience croissante. De nombreuses entreprises s’engagent dans des démarches ambitieuses et structurées. En ce sens, la responsabilité territoriale des entreprises (RTE) se démarque de l’approche managériale classique de la RSE, qui s’inscrit dans une logique individuelle, centrée sur l’entreprise et ses obligations. La RTE privilégie une démarche collective, tournée vers la recherche du bien commun et l’intérêt du territoire dans son ensemble. Elle invite les entreprises à dépasser leurs frontières traditionnelles pour s’ancrer pleinement dans leur écosystème local, et repose sur la coopération active avec l’ensemble des acteurs du territoire : entreprises, collectivités, associations, habitants, etc.
Il est désormais clair que les intérêts publics et privés convergent de plus en plus, ce qui ouvre la voie à des collaborations stratégiques. Dans le domaine de la gestion des déchets, par exemple, les collectivités territoriales doivent se conformer à la loi Économie circulaire de 2020, qui fixe des objectifs ambitieux : réduire de 15 % les déchets ménagers par habitant et de 5 % ceux issus des activités économiques d’ici 2030. Parallèlement, le secteur émergent de l’économie circulaire s’attache à développer des solutions innovantes pour le réemploi et la valorisation des déchets, illustrant ainsi la convergence croissante entre exigences réglementaires et opportunités économiques.
Dans ce contexte, les acteurs chargés d’accompagnement stratégique, comme Prélude, jouent un rôle d’appui en facilitant les synergies et la concrétisation de projets ambitieux, grâce à leur expertise approfondie du secteur public et à leur accompagnement sur mesure auprès des acteurs privés. Croiser les intérêts permet un effet levier non négligeable, notamment en mobilisant des financements plus importants, et en mutualisant les compétences et les risques.